Catherine Guiraud
Je me présente…
Dés mon entrée aux Beaux Arts, à 18 ans, la pratique du dessin est une révélation heureuse et fulgurante, une passion solitaire, qui marque le début d’un investissement total.
Mon travail sera figuratif jusqu’aux années 90, puis l’image narrative s’effacera au profit de l’expérience d’une peinture abstraite entre impulsion et sobriété. Elle est rapide et gestuelle puis réorganisée par retraits et superpositions et soucieuse d’une certaine qualité de texture. J’utilise peu de couleurs, du moins peu de couleurs qui se côtoient. Elles s’apparentent, selon ma perception, à l’ombre et à la lumière naturelles, s’organisent en architectures et clairs obscurs qui, conjugués à des couleurs terre, peuvent parfois…
J’utilise peu de couleurs, du moins peu de couleurs qui se côtoient. Elles s’apparentent, selon ma perception, à l’ombre et à la lumière naturelles, s’organisent en architectures et clairs obscurs qui, conjugués à des couleurs terre, peuvent parfois créer une impression de familiarité et nuancer le qualificatif de peinture abstraite.
Je suis dans une économie de moyens, souvent dans la récupération de mes propres déchets picturaux, dans une sorte de « non intention », me laissant embarquer par la peinture.
Mes outils, simples et traditionnels me suffisent pour poursuivre cette expérience toujours aussi passionnante d’une peinture qui prend forme et s’incarne d’une façon inattendue, nécessaire, autonome et bienfaisante à la fois. Bienfaisante en ce sens que, si une peinture est habitée, elle m’accompagne, me rassure, et, d’une certaine façon, je ne suis plus seule.
Je peins à l’intérieur mais je dessine en extérieur. Ce travail là, modeste, et ressourçant est un moment de plaisir et de liberté, un “jeu de distance” entre mon espace intime et mon environnement, la façon la plus sensuelle et émouvante que je connaisse d’être dans la nature.
Catherine Guiraud
mars 2019